Le déchaumage, une pratique qui vaut le détour en agriculture
Le monde agricole n'est que trop souvent montré du doigt pour ses pratiques. Cependant, de plus en plus de bonnes pratiques agricoles – appelées BPA – sont mises en œuvre pour optimiser la production agricole tout en réduisant l’impact lié à la pratique agricole tant vis-à-vis de l’homme qu’au regard de l’environnement. L’agriculture biologique et le déchaumage en font partie. Si pour la plupart d’entre nous, l’agriculture biologique nous parle, il en est tout autrement pour de déchaumage. Qu’à cela ne tienne, gros plan sur une opération qui présente bien des avantages : le déchaumage.
Focus sur le déchaumage en agriculture
Qu’entend-on par déchaumage ?
D’après la définition, le déchaumage est une « opération superficielle de préparation du sol qui consiste à arracher et à enfouir les plantes levées, les graines tombées au sol et les chaumes d'une jachère, d'une friche, d'une culture intermédiaire ou de la culture précédente. »
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Cette opération est réalisée sur une profondeur variant entre dix à quinze centimètres et pour laquelle, il est d’usage d’employer des outils bien spécifiques. En règle générale, le monde agricole emploie un déchaumeur à disque. D’autres outils peuvent être employés à l’image d’un cultivateur, d’un pulvérisateur, d’une charrue déchaumeuse ou encore d’une déchaumeuse à socs par exemple.
Les objectifs
Le fait de déchaumer vise toute une série d’objectifs agronomiques.
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Dans un premier temps, il facilite la destruction mécanique de la flore adventice. Le déchaumage – qu’il soit réalisé à deux centimètres de profondeur ou à quatre/cinq centimètres – successif ou le déchaumage suivi d’un labour permet dans un premier temps d’obtenir une terre plus fine. Cela favorise également la levée des graines tombées au sol lors de la culture précédente et de détruire le stock d’adventices par l’action des faux-semis. En parallèle, cela permet d’améliorer considérablement la structure du sol en brisant la croûte de battance, mais aussi de faciliter par la suite le travail de la charrue.
Dans un second temps, cela permet d’homogénéiser la répartition des résidus de culture sur toute la profondeur de terre travaillée. En agriculture, les résidus sont nombreux. Pailles mélangées à la terre, débris végétaux en surface par exemple, grâce au déchaumage, tous se retrouvent répartis de manière homogène dans la couche arable. Cela active et favorise leur décomposition, réduit la levée de mauvaises herbes, préserve l’humidité du sol en évitant l’évaporation, améliore la granulométrie du lit de semence, constitue un véritable piège à nitrate, favorise le blocage de l’azote végétal, diminue la gêne occasionnée lors de la période de semence tout en favorisant le contact sol-graine.
En parallèle, le déchaumage est idéal pour venir à bout des ravageurs. Même si leur activité varie en fonction des conditions météorologiques et diffèrent selon la teneur en humidité du sol, l’enfouissement par le labour des résidus de culture, limite la prolifération des ravageurs. En l’absence de nourriture, d’abri pour leur reproduction, en présence d’un biotope émietté, les populations de limaces et de taupins notamment sont fortement réduites.
La technique de déchaumage est essentielle à l’interculture. Outre le fait que cela facilite grandement la décomposition des résidus de récolte, que cela contribue à la lutte des animaux nuisibles et des adventices, que les nitrates sont piégés dans le sol, que les amendements calcaires sont mieux répartis et enfouis, cela facilite le semis des prochaines cultures. Bref, ce sont toutes les opérations culturales menées par l’agriculteur qui sont facilitées tout simplement.
Exit les produits dangereux et toxiques – engrais, désherbants, produits de lutte contre les nuisibles par exemple – le déchaumage s’il est raisonné est une opération culturale à part entière dans la veine du développement durable.