D’Ubud au mont Batur, incursion dans le sacré de Bali
Loin de l’effervescence des stations balnéaires du sud de Bali , la région de Batur, au nord-est de l’île, poursuit, au rythme tranquille qui est le sien depuis des millénaires, le cours paisible de son existence. Région éminemment sacrée pour les balinais, elle abrite de nombreux temples d’importance et porte en son centre le très vénéré volcan Batur.
La voie la plus aisée pour s’y rendre est la route qui part de l’est d’Ubud vers le nord. L’on quitte alors l’animation des rues de la cité des arts et on laisse derrière soi l’univers artistique des musées et des jardins savamment élaborés d’Ubud et de sa région pour partir à la rencontre d’une nature plus sauvage au sein de laquelle la sensibilité artistique des habitants se matérialise par la sculpture sur bois, activité dominante jusqu’à Batur, avec un style de sculpture propre à chaque village.
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Plan de l'article
Bedulu
Une autre voie moins accessible mais des plus intéressantes car jalonnée de temples et autres joyaux d’architectures, témoins d’une immense richesse culturelle, passe par Bedulu, ancien siège d’une grande dynastie bouddhiste du 5ème siècle. Au nord-est de Bedulu, le superbe Pura Samuan Tiga, temple de la Rencontre des Trois, se visite du lever au coucher du soleil.
Pejeng
Parsemée de sanctuaires et de sources sacrées, la région de Pejeng abrite musées et temples. Le Pura Kebo Edan, le temple du Buffle Fou abrite l’imposante statue (3,60 mètres de haut) du Géant de Péjeng. Datant du XIIIème ou XIVème siècle, cette statue représente un personnage masqué foulant à ses pied un corps humain.
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Le Pura Pusering Jagat, le temple du Nombril du Monde, édifié au XIVème siècle, renferme de nombreuses pièces intéressantes. Un sanctuaire aux grandes statues de pierres dotées des symboles de fertilité, linggam et yoni, reçoit les visites de couples en mal de procréation. On découvre aussi au Pura Pusering Jagat le Nagarigi, la Montagne des Hommes, réceptacle cylindrique sculpté de dieux et de démons s’unissant pour tourner le lait d’où sortira l’élixir d’immortalité.
Le Pura Penataran Sasih renferme une antiquité des plus remarquables, la lune de Pejeng, un tambour en forme de sablier de 190 cm de diamètre moulé en une seule pièce de bronze et orné de huit visages stylisés.
Tampaksiring
Plus au nord, aux alentours de Tampaksiring, le Pura Gunung Kawi, temple de la Montagne des Poètes, domine de ses dix façades creusées dans la roche la rivière Pakerisan. La légende veut que Kebo Iwa, ministre de Bedulu au XIème siècle, les ait sculptées en une nuit à l’aide de ses ongles.
Un peu plus loin, toujours en direction du nord, un petit détour permet de découvrir le Pura Mengening, le temple de l’Eau Claire. Edifié sur une source dont les eaux sacrées se jettent en cascades dans la rivière Pakerisan, ce temple est un havre de paix absolument fabuleux.
Tout proche à l’est, le Pura Tirta Empul, le temple des Eaux Bouillonnantes, est un temple aux eaux sacrées réputées thérapeutiques. En échange d’une modeste offrande à la divinité de la source, les balinais viennent de tous les coins de l’île se purifier dans les grands bassins où l’eau de la source unique s’écoule par plusieurs bouches, chacune d’elle ayant une fonction rituelle spécifique.
Sebatu
L’ascension jusqu’au mont Batur peut ensuite se poursuit par la route longeant la rivière Wos jusqu’à Penelokan avec, par un petit crochet, un arrêt prolongé à Sebatu que la troupe de danse et les différents temples et sources sacrées méritent largement.
Si tout séjour à Bali laisse forcément de magnifiques souvenirs, la visite de ses temples, dès lors que l’on se laisse porter par leur dimension magique et merveilleuse, élève l’âme dans l’univers spirituel dans lequel semble baigner Bali depuis ses origines.