Quels débouchés pour les éleveurs qui passent au bio en France ?
Les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de produits bio et responsables. Mais la France est-elle en mesure de produire suffisamment pour couvrir la demande ? Pour ce qui est de la viande, le marché est-il assez structuré pour offrir suffisamment de débouchés aux éleveurs qui se lancent dans le bio ?
La France, 3ième surface agricole bio de l’UE
Malgré un climat économique morose, les consommateurs européens, et tout particulièrement Français, sont toujours plus demandeurs d’une alimentation bio et responsable.
Pour répondre à la forte croissance de ce marché, l’agriculture française s’adapte, au point qu’en 2015, elle s’est hissée à la troisième marche du podium des surfaces agricoles bio, ex-aequo avec son voisin allemand. L’Espagne et l’Italie occupent les premières places.
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Une reconversion de l’agriculture qui se fait toutefois de manière disparate, en fonction des régions, mais surtout de l’activité. Ainsi, si l’on prend l’exemple de la Bretagne, de nombreux maraîchers et agriculteurs s’installant optent pour le bio. Les amap, les marchés et autres circuits courts leur permettent d’écouler une grande partie de leur production.
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En revanche, pour ce qui de l’élevage, le conventionnel a toujours la cote.
L’un des arguments avancés, le manque de débouchés. Si la grande distribution en propose un peu, effectivement, pour ce qui est des boucheries traditionnelles, le bio est quasi inexistant.
Or, ces dernières ont un rôle à jouer pour permettre une plus large diffusion de la viande bio dans l’assiette des consommateurs. Encore faut-il pour cela que ce soit un circuit court, pour supprimer un certain nombre d’intermédiaires et maintenir les prix à un niveau acceptable pour le consommateur.
C’est ce qu’a fait Cotealos.com, une boucherie dans la province du Hainaut en Belgique. A sa tête, un artisan boucher nouvelle génération qui puise son inspiration dans les us d’autrefois. Ainsi, il établit des partenariats avec des éleveurs du cru et choisit ses bêtes sur pied.
Mais ce genre de démarche reste isolé et sans une réelle volonté des pouvoirs publics de donner un coup de pouce à cette filière, celle-ci pourrait ne pas parvenir à se développer assez rapidement pour faire face à la demande croissante…. avec toujours le risque que le marché finisse par être accaparé par les producteurs européens.