École en zone inondable : que faire ?
Selon la loi, il est de l’obligation du propriétaire d’un ERP (établissement recevant du public) d’assurer la sécurité de toutes les personnes qui résident, travaillent ou circulent dans le bâtiment. Les écoles étant considérées comme des ERP, il est alors du devoir du responsable académique de sécuriser les lieux lorsque le bâtiment se situe dans un territoire exposé aux risques d’inondation. Que faire alors pour sécuriser une école en zone inondable.
Plan de l'article
Les batardeaux, pour protéger les principaux accès à risque
Lorsqu’une école se situe dans une zone inondable, la loi oblige les propriétaires à aménager les lieux de manière à protéger les principaux accès à risque. En l’occurrence, l’utilisation d’un batardeau est l’une des solutions les plus recommandées pour sécuriser la propriété. Ces structures permettent d’empêcher l’accumulation de l’eau dans les lieux les plus stratégiques.
A lire également : L’avocat en droit de la famille idéal pour vos problèmes juridiques
Aussi appelés « barrières anti-inondation », les batardeaux se déclinent en plusieurs modèles selon l’endroit où ils seront installés : périphériques, protection directe, protection d’infrastructures importantes. Les batardeaux périphériques sont à disposer sur les principales lignes de défense à proximité de l’école. Leur hauteur varie de 1,5 à 5 m, apportant alors une protection fiable et durable lors d’un épisode de crue. Certains modèles sont passifs, c’est-à-dire qu’ils fonctionnent sans intervention humaine ni apport d’énergie, et montent en hauteur sous l’effet de la pression de l’eau. Une fois que l’eau est descendue, les barrières retournent automatiquement dans les caissons.
Les batardeaux de protection directe sont à poser sur les ouvertures du bâtiment (portails, portillons, portes, trappes, etc.). Mobiles et démontables, ils servent généralement à empêcher ou ralentir l’infiltration de l’eau dans la pièce, pour avoir le temps de rehausser les meubles et les équipements sensibles. Les batardeaux de protection de réseaux servent à sécuriser les structures fragiles telles que les réseaux électriques en fourreaux. Certaines barrières permettent également d’empêcher la remontée des eaux d’inondation déjà évacuées dans les réseaux d’assainissement.
A lire également : Pourquoi consulter un ostéopathe ?
Pour assurer l’efficacité des batardeaux à installer dans l’établissement écolier, il est fortement recommandé d’opter pour les ouvrages réalisés sur mesure. Les fabricants prendront alors en compte les spécificités de la zone inondable, les caractéristiques du terrain et la configuration du bâtiment pour concevoir les barrières anti-inondation qui conviennent le plus. Il faut aussi privilégier les équipements testés et certifiés CE, TUV, LGA.
Comment savoir si on est en zone inondable ?
Une zone inondable est un lieu considéré comme submersible par l’eau en période de crue. À titre informatif, environ 40 % du territoire français est exposé aux risques d’inondation, qui est d’ailleurs le risque naturel numéro un dans l’Hexagone. Pour savoir si l’établissement écolier est situé dans les lieux concernés, il convient de consulter le PPRI ou plan de prévention des risques d’inondation. Il s’agit d’un document qui délimite les endroits où les risques d’inondation sont élevés et qui explique le règlement à suivre pour y construire un bâtiment recevant du public ainsi que pour aménager une propriété existante.
Des codes couleur sont utilisés pour illustrer les territoires à risque dans la carte de zonage du PPRI. Notamment, la zone blanche signifie que le territoire ne présente aucun risque d’inondation, tandis que la zone bleue et la zone rouge signifient respectivement un risque faible et élevé. Il faut comprendre qu’il y a deux types d’inondations : exceptionnelle et accidentelle. L’inondation exceptionnelle est prévisible par les spécialistes des études environnementaux. En revanche, l’inondation accidentelle ne peut être prédite (comme dans le cas d’un tsunami). De ce fait, la mise en place des mesures de précaution contre la montée de l’eau reste de rigueur, même si l’école se trouve dans une zone catégorisée bleue ou blanche dans la carte de zonage du PPRI.
Il est aussi possible de se rendre sur le site des géorisques pour savoir si l’établissement se trouve dans une zone inondable ou non.
Existe-t-il d’autres façons de se protéger des inondations ?
Outre l’installation de batardeaux, il existe bel et bien d’autres moyens de protéger un établissement écolier des inondations. La première solution est à mettre en œuvre dès la construction même de l’établissement écolier. Il faut aménager les lieux de manière que la montée de l’eau n’engendre qu’un minimum d’inconvenance. Les aménagements possibles concernent notamment la mise en hauteur des réseaux de gaz et des alimentations électriques ainsi que la construction d’un lieu sûr où stocker les biens fragiles. Il est aussi nécessaire de construire une pièce sécurisée et en hauteur où on peut se réfugier temporairement en attendant la descente de l’eau.
S’il s’agit d’un bâtiment déjà existant, il est capital d’installer en priorité les batardeaux, sans négliger la pose des autres équipements anti-inondation tels que les portes étanches et les trappes anti-inondation. Les portes étanches à l’eau sont particulièrement conçues pour résister face à une pression allant jusqu’à 10 mCE (mètre de colonne d’eau). Elles peuvent être réalisées sur mesure pour épouser parfaitement les ouvertures du bâtiment et accroître leur étanchéité. La fermeture des portes anti-inondation est manuelle, simple et rapide, permettant ainsi une protection immédiate en cas d’évènement imprévu. Les trappes étanches sont à installer sur les fenêtres, les accès aux sous-sols ou à la toiture ainsi que les trémies de ventilation. Certains modèles se ferment automatiquement en période de crue.
D’autres méthodes traditionnelles comme le bâchage, la pose de sacs de sable ou de sacs absorbants restent aussi efficaces pour se protéger des inondations.
École : le protocole en cas de risques d’inondations
En cas d’inondation, les établissements recevant du public, incluant les écoles, doivent faire respecter le PPMS pour sécuriser toutes les personnes qui se trouvent à l’intérieur durant l’évènement. Le PPMS ou plan particulier de mise en sûreté est un dispositif élaboré par les autorités compétentes dans le but de faciliter l’organisation interne de l’ERP en attendant l’arrivée des services de secours. Pour les établissements écoliers, la mise en place du PPMS est régie par la circulaire n° 2002-119 du 29 mai 2002. Ce document définit le protocole à suivre pour protéger le personnel et le matériel durant une inondation (répartition des lieux de confinement, méthode de gestion de crise, procédures conservatoires…).